Découvrir le rôle d’accompagnateur bénévole à La Clé

Dernière modification effectuée le 16-11-2018.

« L’association accueille un public lillois (82 %) et des villes voisines (18 %). Cependant, les jeunes accueillis en accompagnement à la scolarité sont issus majoritairement des quartiers de Moulins et Wazemmes (48 % du public Lillois), suivi des quartiers : Lille Sud, Bois Blancs, Fives, Centre, Vauban, Faubourg de Béthune, Vieux Lille et St Maurice Pellevoisin. Les enfants et adolescents sont scolarisés dans 73 établissements scolaires.
16 % des jeunes accueillis sont primo-arrivants et sont accompagnés en Français Langue de Scolarisation.
25 % des jeunes accueillis sont issus de familles monoparentales. Ces parents expriment leurs difficultés à subvenir seul aux besoins de leurs enfants.
Une grande majorité des parents est issue de l’immigration et exprime des difficultés personnelles en matière de maîtrise de la langue (oral/écrit) pour suivre leur enfant. 17 % des parents des enfants et adolescents accueillis ont fait une démarche d’inscription dans le cadre des actions de formation pour adultes proposées à LA CLE (Maîtrise des Savoirs de Base, alphabétisation, Français Langue Etrangère.)
Le niveau de revenu est un critère d’inscription : 45 % des familles accueillies à LA CLE ont de faibles revenus et 55 % des parents sont salariés (ouvriers, employés)… »
Ces caractéristiques déterminent en partie certaines relations à l’école, à la performance scolaire…

- Les caractéristiques objectives
 Mode d’arrivée des publics : désignation sur besoins spécifiques par les établissements scolaires. Ce ne sont pas nécessairement les apprenants qui décident d’être là.
 Des séances d’une heure, le plus souvent individuelles mais parfois par binômes en fonction du choix de l’accompagnateur.
 Une trentaine d’heures théoriques à l’année, mais une situation généralement individuelle, ce qui veut dire une sollicitation trois fois plus importante que dans une heure de cours classique en collectif. C’est donc peu et c’est beaucoup !
 Pas de progression évidente comme lorsque l’on a des cours à faire par exemple.

- Les particularités de la relation
L’accompagnement scolaire instaure un cadre qui a des propriétés spécifiques : (Cf. Jean-Paul PAYET, chercheur à l’Université Lumière Lyon 2).
 L’absence de sanctions scolaires ; pas de notes, pas de conseils de classe, pas de diplômes, ni de décisions d’orientation. L’accompagnement scolaire répond ici à un besoin de sécurité de l’élève.
 La citoyenneté du lieu : le jeune a le droit dans cet espace de contester le cadre, de l’aménager, de le modifier, de l’approprier. Il a le droit à la parole et le droit à l’écoute. On part de ses besoins et non pas d’une offre préconstruite.
 L’humanité : dans ce lieu, les erreurs du jeune sont possibles, elles n’entraînent pas de jugement dévalorisant, de jugement global sur l’identité de l’enfant. La diversité des caractères culturels est acceptée et valorisée. Il y a des adultes qui s’engagent en tant que personnes, c’est-à-dire qui se montrent en tant que personnes, dans leurs failles et leurs capacités à s’investir dans une relation interpersonnelle. (Souvent on se tutoie, on s’appelle par son prénom, on s’embrasse pour se dire bonjour, on demande des nouvelles sur le jeune et sa famille…).

Il est défini dans le cadre de la Charte nationale d’Accompagnement à la scolarité.

Il ne s’agit pas essentiellement :
  de faire des cours supplémentaires, autonomes et cloisonnés par rapport à l’école.
  de refaire le cours de l’enseignant en le faisant de la même manière.
  de faire les devoirs à la place de l’élève ou de s’assurer simplement qu’il fait ses devoirs. (Cf. le dispositif « Devoirs faits » qui se met en place dans l’Education Nationale qui est un travail de répétiteur collectif.)

Il s’agit plutôt de :
  construire sur la durée une relation d’aide (individuelle) bienveillante, sans jugement et sans notation, qui valorise les réussites et les petits pas ; n’oubliez pas que votre rencontre hebdomadaire est la seule relation de ce type qu’a votre apprenant ;
  Identifier et s’appuyer sur les besoins d’un élève particulier en repérant les erreurs qu’il commet et en travaillant à partir d’elles ;
  créer sur le long terme une curiosité, une motivation, une capacité à se questionner et à questionner ;
  ouvrir l’univers de l’apprenant en saisissant toutes les petites opportunités de points de culture générale ;
  l’aider à s’organiser dans son travail scolaire ;
  lui faire découvrir et pratiquer des ressources en tout genre (papier et numériques) qui peuvent l’aider à faire son travail et se cultiver de manière autonome ;
  développer sur le long terme ses compétences initiales en lecture/écriture et expression orale/écoute…
  en utilisant des moyens différents de ce qui a été utilisé en classe.

En ce sens, on peut :
  utiliser le travail scolaire que l’apprenant doit faire, non pas comme une fin, mais comme un moyen de développer les objectifs ci-dessus ;
  mettre en place des activités spécifiques, qui ne sont pas en relation directe avec le travail scolaire du moment, mais développent les objectifs ci-dessus ;
  Mêler les deux entrées ci-dessus.

Jean-François INISAN

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