Aider à comprendre un texte de fiction

Dernière modification effectuée le 16-11-2018.

• De quoi s’agit-il ?

Comprendre un texte est souvent perçu comme comprendre des mots (vocabulaire) et des suites de phrases (syntaxe). C’est vrai, mais c’est surtout comprendre une histoire, entière ou partielle, avec un univers dans l’espace et le temps, des personnages qui ont des relations, une intrigue qui évolue d’une certaine manière. C’est aussi comprendre pourquoi l’auteur choisit d’écrire tels mots, telles expressions, telles phrases. C’est enfin comprendre « entre les lignes » ce que sont les intentions possibles de l’auteur quand il a écrit cette histoire. Est-ce pour amuser, distraire, faire rêver, faire réfléchir, dénoncer, critiquer…. Bref, comprendre un texte, c’est au moins tout ça à la fois.

• Pourquoi c’est important ?

D’abord pour des raisons scolaires bien sûr, puisque les élèves sont continuellement amenés à lire des textes et à répondre à des questions de compréhension, y compris lors des examens.
Mais ces exercices scolaires se justifient eux-mêmes parce que, être capable de bien comprendre des textes permet d’acquérir des compétences de lecteur autonome, ce qui est particulièrement important pour la suite des études et la vie en général.

• Comment faire ?

Aider à comprendre les mots :
Vous pouvez demander à l’apprenant de lire d’abord une première fois le texte, à haute voix ou silencieusement, en lui demandant de vous signaler les mots qu’il a du mal à comprendre. Vous pouvez lui demander également de les surligner sur sa feuille ou sur un traitement de texte. Vous pouvez selon le cas et le temps disponible, lui donner la réponse directement, l’aider en essayant de trouver avec lui de quelle famille de mots il vient, comment il est composé. Vous pouvez aussi lui demander de chercher dans un dictionnaire, papier ou en ligne.
Ne vous étonnez pas si votre apprenant ne signale aucun ou peu de mots dans un premier temps ! Être capable de se questionner et repérer ses problèmes est quelque chose qui s’apprend sur la durée. Vous serez sans doute amené à lui demander directement de vous expliquer des mots qu’il n’a pas compris mais qu’il n’a pas signalés.
A la fin, demandez-lui de vous dire ce qu’il a compris dans cette première lecture.

Aider à comprendre l’histoire :
Dans un second temps il est important de s’assurer que l’histoire est comprise. A cet égard, quelques questions sont particulièrement utiles :
A qui arrive l’histoire ? (comment est-il décrit physiquement et psychologiquement)
Quels autres personnages sont évoqués ? (présents ou absents ; relations avec le personnage principal)
Quand arrive-t-elle ? (le moment de la journée, mais aussi l’époque)
Où se passe l’action ? (l’endroit précis mais aussi la ville, le pays, la planète …)
Que se passe-t-il ?
Qu’est-ce qui pourrait arriver ensuite ?
…

Ces questions paraissent simples, mais dites-vous que souvent les apprenants ont tendance à ne s’appuyer que sur un ou deux indices, explicites, pour répondre à une question, et du coup ils font des erreurs de compréhension. Vous pouvez les aider à aller plus loin, en demandant d’autres indices explicites dans le textes, mais aussi en attirant l’attention sur des indices implicites, pour qu’ils puissent faire des relations et comprendre l’histoire plus en profondeur. C’est là que vous pouvez être souvent amenés à faire des petits points de culture générale (Cf. Lien fiche).

Aider à lire « entre les lignes » :
C’est sans doute à la fin du travail quand l’histoire est mieux comprise, que vous pouvez poser des questions sur ce domaine, par exemple :
Pourquoi l’auteur montre-t-il le personnage de cette manière ?
Le voit-il de manière plutôt positive ou négative ?
Qu’est-ce que pense l’auteur de son personnage ?
Quels sont les mots ou expressions qui le prouvent dans le texte ?
Quel est le but l’auteur en nous racontant cette histoire ?
…

Ce que vous aurez ainsi fait avec votre apprenant, par le dialogue et le questionnement, va lui être très utile pour répondre à des questions de compréhension sur le texte

Jean-François INISAN